
Article paru dans Marianne.net le 20 février 2025.
Nous fêterons cette année les vingt ans de la victoire du « Non » au référendum de 2005 sur le traité établissant une Constitution pour l’Europe. L’occasion de redécouvrir un segment politique aussi déterminé que composite : les « Frexiters », partisans de la sortie de la France de l’Union européenne (UE).
« Il devient de plus en plus clair que nous devons agir de plus en plus comme un seul État », a lancé l’ancien président de la Banque centrale européenne (BCE), l’Italien Mario Draghi au Parlement européen, ce 18 février. Le genre de phrases qui peut donner des sueurs froides à une espèce qu’on aurait pu croire disparue – tant le sujet, très prégnant encore il y a une dizaine d’années, semble aujourd’hui moins représenté médiatiquement – mais qui fait de la résistance… les Frexiters, partisans de la sortie de la France de l’Union européenne (UE). Ne leur parlez surtout pas de « saut fédéraliste européen » : c’est leur cauchemar absolu.
En cette année 2025, les Frexiters fêtent les vingt ans d’un acte aussi mobilisateur que traumatique pour eux : la victoire du « Non » au référendum sur le traité établissant une Constitution pour l’Europe de 2005. Mobilisateur parce que leur camp avait gagné malgré la croisade politico-médiatique pour le « Oui ». Traumatique parce qu’en 2007, le Traité de Lisbonne a entériné les principaux éléments du projet de Constitution. « Il s’agit d’un événement très structurant pour le rapport de la France à l’Europe », analyse Amandine Crespy, professeure de sciences politiques à l’université libre de Bruxelles…