Article paru dans nouvelobs.com le mercredi 25 août 2004.
ATTAC attend près de 850 participants à sa 5ème université d’été à Arles (Bouches-du-Rhône), du 25 au 29 août, au cours de laquelle l’association altermondialiste doit décider si elle mène campagne contre la Constitution européenne, avant une rentrée qu’elle annonce « brûlante ».
Les participants seront invités à débattre, lors d’une vingtaine de sessions et une centaine de modules (conférences, ateliers, films.. ), de l’Europe, l’emploi, la protection sociale, les services publics, la laïcité ou encore la lutte antiterroriste et « les ambitions impériales des Etats-Unis ».
Une soixantaine d’intervenants sont attendus, dont l’urgentiste Patrick Pelloux et la présidente du mouvement Ni Putes ni Soumises, Fadela Amara.
La Constitution européenne
Les personnalités politiques ne devraient pas, en revanche, faire le déplacement, le président (PS) de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur Michel Vauzelle mis à part. « Nous n’avons invité aucun homme politique et, en retour, personne ne nous a sollicités », souligne l’association, traditionnellement soucieuse de préserver son « indépendance politique ».
« Le premier sujet chaud, c’est le débat sur la Constitution européenne », a indiqué le président d’Attac, Jacques Nikonoff, annonçant qu’un « référendum allait sûrement être organisé à l’automne auprès des militants pour décider si l’association s’engage dans la campagne pour le ‘non »‘.
« C’est une nouveauté pour nous de consulter directement les militants, mais nous avons bien l’intention de mener une campagne tambour battant contre la Constitution actuelle ». a estimé Jacques Nikonoff. Attac devrait par ailleurs « présenter sa contribution aux mobilisations sociales d’une rentrée qui s’annonce ‘brûlante.
« Faible présence des classes populaires »
« L’université d’Attac sera l’occasion de définir comment on peut s’opposer à la très forte dégradation sociale dont nous sommes les témoins, non seulement en France mais aussi en Allemagne », a expliqué Jacques Nikonoff, dénonçant le « chantage social qui est imposé par le gouvernement, avec la remise en cause des 35 heures ». « On vit une situation paradoxale en France. avec deux victoires électorales nettes de l’opposition, alors que celle-ci n’a pas d’alternative crédible à offrir », a expliqué Jacques Nikonoff.
Si l’édition 2003 avait bénéficié de l’élan créé par un été altermondialiste nourri, avec le rassemblement dans le Larzac, le succès de cette cinquième édition est moins assuré.Positionnement politique, élargissement de sa base sociale, participation au mouvement social : les interrogations sont nombreuses sur les orientations d’Attac, qui fait le constat de « la très faible présence des classes populaires » en son sein.
30.700 adhérents
Créée en 1998 par un collectif d’économistes, syndicalistes, écoiogistes et des responsables de publications, l’Association pour une taxation des transactions financières pour l’aide aux citoyens (Attac) a depuis six ans alterné action politique, réflexion de fond sur la mondialisation libérale et éducation populaire.
Elle comptait quelque 30.700 adhérents, répartis en 250 comités en France et à l’étranger, au 31 décembre 2003, selon ses dirigeants. Chaque comité est autonome mais s’engage à respecter ces principes promotion de la taxe Tobin (prélèvement de 0.5% de toutes les transactions financières, pour abonder un fonds pour le développement des pays du Sud) et dénonciation de la mondialisation libérale.